dimanche 6 décembre 2009

Science et poésie.

J'aimerais également partager deux jolies choses.

Tout d'abord, comme c'est de saison: le plus petit bonhomme de neige du monde fait 0.01 mm et a même un nez!


Il ne s'agit par contre pas de neige, mais de deux petites billes d'étain liées par du platine. Les traits du visage ont été creusé à l'aide d'un faisceau d'ions. Le lien en anglais se trouve ici.

La deuxième chose que j'aimerais partager est une vidéo montrant des gouttelettes d'eau qui tombent une a une, mais filmées à 2000 images/seconde...



Je dois avouer que je n'ai pas retenu grand chose de mes cours de physique des surfaces, à part peut-être que l'énergie nécessaire pour créer une interface est grande et que la nature tend donc à en réduire la surface en donnant une forme sphériques aux gouttes et bulles. Je pense qu'on m'aurait plus captivée et motivée pour ces cours s'ils avaient commencé par une vidéo de ce genre.

De retour.

Je n'ai pas encore abandonné ce blog. La rédaction d'une thèse et ses nombreux cycles lecture-correction-récriture finissent par devenir pénibles et obsédants. Le meilleur moyen de ne pas complètement perdre la raison - et son entourage - est d'avoir une vie aussi normale que possible pendant les rares moments de répit. Ce qui requiert de ne pas bloguer au sujet de sa thèse. Ni aucune autre sujet ayant trait de près, de loin ou de très loin à la science, la technologie, les ordinateurs, les salles de bibliothèques, les livres, le papier, les stylos, ni rien. Durant cette période, aucun plaisir ressenti à lire de la science, même vulgarisée.

Me revoilà donc après quelques mois. Je parle probablement encore dans le vide d'internet, le nombre de mes notes ne m'ayant pas encore garanti l'accès aux premières pages de google. Mais j'ai envie de continuer, même si publier un contenu qui à justement du contenu prend du temps.

J'ai donc rendu il y a un peu plus d'un mois. Ce qui signifie que je ne suis plus qu'à quelques jours de défendre mon travail. La présentation est prête, jamais je n'avais passé autant de temps sur mes slides. Les sentiments que m'évoque la situation présente sont vraiment étranges. Je dois défendre mon travail devant des gens que je connais - à des degrés divers - et qui ont déjà rendu leur rapport. Ce qui veut dire que, à moins que leur avis soient mitigés, les dés sont déjà - plus ou moins - jetés. De plus, un directeur de thèse qui fait son travail correctement ne laisse pas son étudiant présenter sans estimer lui-même que la qualité du travail est suffisante. Mais voilà, rien n'est sûr, même si ce qui ce jouera est probablement la quantité de corrections à apporter à mon manuscrit.

Sans compter qu'à la suite de cela, plein d'inconnues encore. La direction que je veux prendre, le risque du chômage, rester en Suisse ou partir à l'étranger. Tout cela, j'essaie de ne pas encore trop y penser.

Quelques jours encore.


vendredi 14 août 2009

Pense-bête.

Franchement, je me demande bien à quoi je pensais en commençant ce projet aussi proche de la fin de ma thèse! Les pages s'accumulent, le stress aussi, et mes considérations portent plus sur LaTeX que sur l'épistémologie ou la destinée de l'Homme et je préfère passer mes moments de libres au soleil.

En attendant, que ce coin d'internet me serve au moins à quelque chose: un petit pense-bête.

Pour une figure composée de plusieurs sous-figures qui sont trop grosses pour être toutes mises sur la même page, il suffit d'utiliser le traditionnel package subfigure accompagné de captcont qui permet de garder la numérotation des figures même sur plusieurs pages.

Tada.


Nan mais alors tout faux. Déjà, subfigure s'acharne a coller tout sur la même page, donc fail et ensuite, faut avoir essayé avant de prétendre avoir compris.

Donc il faut utiliser figure comme d'habitude, le seul changement est au niveau de \caption qu'il faut remplacer par \captcont sauf pour la dernière figure qui prend aussi \caption. Si j'ai trois figures, les deux premières prennent \captcont et la dernière \caption et les trois figures auront le même numéro de figure. Je pensais que ça gérait la numérotation en changeant numérotant les figures par 1.1. (a), (b) et (c), par exemple, mais en fait ça donne juste 1.1 aux trois figures, donc il faut indiquer soi-même comme un grand dans la légende qu'il s'agit d'une même figure.

Voilà.

mardi 28 juillet 2009

Réhabilitons le HDR.

Le HDR, ce n'est pas ça.



Sérieusement, les ingénieurs se cassent la nénette pour que l'usager puisse avoir de belles images de coucher de soleil ou photographier mamie à contrejour et voilà qu'une horde de photoshoppeurs en herbe fait n'importe quoi.

Je pense qu'il est temps de remettre les pendules à l'heure et d'expliquer ce qu'est le HDR à la base. Donc, HDR = high dynamic range.

Une image est généralement codée en 8 bits par canal*. 8 bits = 28 = 256 niveaux. Donc une image en noir et blanc peut-être représentée à l'aide de 256 niveaux de gris. Est-ce beaucoup? Non. Oh que non que non. Dans une scène réelle - avec du soleil, de l'ombre et mamie à contrejour, le rapport entre le point le plus lumineux - le soleil - et le plus sombre - mais non, pas mamie - est facile de 10'000 contre 1. C'est justement ce que l'on appelle le dynamic range ou gamme dynamique. Alors en clair, cela veut dire qu'il n'est pas possible de représenter simultanément les détails dans l'ombre et les zones claires, qui seront probablement "brûlées".

La bonne nouvelle, c'est que les capteurs des appareils photos numériques sont capables de capter un peu plus que 256 niveaux de "lumière". Typiquement, un format "raw" est en 12 bits par canal, donc un peu plus de 4000 niveaux de gris... on progresse. Mais reste qu'il faut convertir cette image à 4000 niveaux de gris en une image à 256 niveaux, vu que c'est le nombre de niveaux disponibles dans les formats d'images traditionnels... Il faut donc passer de ces 4000+ niveaux à 256 de façon intelligente, en préservant un maximum de détails tout en gardant un aspect naturel, donc en évitant les artifacts qui sont apparement très prisés dans le HDR "artistique" - cf. image. Il se fait donc dans l'appareil photo du tone mapping - transformation des tons - de façon à ce que l'usager puisse afficher sur son écran une image 8 bits potable.

Sinon, il existe un autre moyen de faire du HDR. Il faut pour cela prendre une série de photos avec des temps d'expositions différents. En gros, une sous-exposée qui contiendra les détails dans les zones claires, une correctement exposées qui contiendra l'information des tons moyens et une sur-exposée qui contiendra les détails des zones d'ombres. Ensuite, compenser pour l'exposition et les mélanger de façons à garder respectivement les zones claires, moyennes et sombres et appliquer une transformation des tons pour obtenir une jolie image. Bien sûr, c'est plus facile à écrire qu'à faire... Il faut travailler avec des images linéaires, compenser pour l'exposition, sélectionner correctement les zones dans les differentes images et ensuite appliquer une transformation adéquate... une toute autre histoire.


Finalement, le HDR artistique est sûrement bien plus simple...

Pour ceux que les détails techniques intéressent, c'est ici.

S'il y a des questions sur le comment ou le pourquoi, je veux bien entrer un peu plus dans les détails.

* et il y a trois canaux: rouge, bleu, vert; d'où la dénomination 3 × 8 = 24 bits par pixel.

dimanche 26 juillet 2009

F = ma

Cette vidéo a quelques années déjà, mais si vous l'avez ratée à l'époque, la voilà.



En la cherchant, j'ai découvert que le MIT met en ligne une quantité de vidéo de cours, notamment un cours complet de mécanique générale.

Le fantasme de tout étudiant en physique premier cycle serait de pouvoir assister à un cours donné par Richard Feyman, connu comme un excellent pédagogue. Avec internet, c'est presque possible.


jeudi 23 juillet 2009

... et la lumière fût.

La lumière et les couleurs m'ont toujours fascinée. Cela a probablement commencé avec une observation attentive d'arc-en-ciel, des taches d'huiles sur le sol et de bulles de savon.

C'est peut-être cela qui différencie un enfant "normal" d'un futur scientifique. Celui qui ne se contente pas de faire des bulles de savon, mais qui haut comme trois pommes observe avec attention les couleurs qui s'y font et s'y défont et s'étonne de la perfection de la sphère. D'ailleurs, s'il essaie de faire des bulles de plus en plus grosses, ce n'est pas pour pouvoir se la jouer devant ses camarades, mais c'est pour essayer de comprendre pourquoi elles finissent toujours par exploser...

Newton, quand il sépara la lumière blanche en ses composantes spectrales encore aujourd'hui connues comme les couleurs de l'arc-en-ciel, fut accusé de détruire la beauté de ce dernier. Contredire Aristote ne fut en effet pas du goût de tous! Goethe, s'il est surtout connu pour avoir écrit Les souffrances du jeune Werther, travailla également sur la lumière et la théorie des couleurs. Il serait mesquin de prétendre que si on le connaît moins pour cela, c'est qu'il n'a laissé qu'une maigre contribution, car c'est faux. Certes, il n'a pas non plus reconnu la force de travaux de Newton sur la lumière, qu'il rejeta également, mais il n'était pas le seul. Il croyait encore aux idées d'alors datant d'Aristote qui pensait que la couleur venait d'un mélange de lumière et d'obscurité. Alors pensez bien que concevoir que d'ajouter du rouge à du bleu donne du magenta puisse être difficile à avaler. Il pensait d'ailleurs que les mathématiques et la science n'avait rien à faire avec les couleurs, qui sont du ressort des artistes. Il ne s'agit donc pas seulement de l'arc-en-ciel, mais de l'éternel débat entre ceux qui trouvent que comprendre la délicate mécanique de la nature ne peut la rendre que plus belle et... des autres1.

Ce que je trouve d'autant plus fascinant au sujet de la "lumière", c'est sa subjectivité. Spontanément, l'humain va considérer que la lumière dite visible, qu'il voit donc avec ses yeux, n'a rien à voir avec la radioactivité, la chaleur du soleil sur sa peau ou les ondes captées par son poste radio. Alors que fondamentalement, il s'agit du même type de rayonnement dont seule l'énergie diffère. Cette subjectivité qui se retrouve dans les théories physiques, chaque phénomène ayant d'abord été étudié indépendamment... La science est bien subjective.

Mais voilà! Chassez le naturel, il revient au galop! Si je ne m'assieds pas avec un papier et mon stylo-plume pour établir un plan avant de commencer mon texte, l'étoffer de quelques mots-clés, mes pensées partent dans tous les sens, je digresse et j'en oublie mon idée initiale. Qui était, je crois, de lancer la machine et d'expliquer où ira peut-être ce blog! Je crois que ce qui est clair, c'est que l'optique et la lumière y auront leur place...


1 il est aisé de déterminer dans quel camp je me trouve!

mercredi 22 juillet 2009

Pourquoi ce blog?

Pendant plusieurs années, j'ai blogué un peu de tout mais surtout n'importe quoi cachée derrière divers pseudonymes. J'y ai pris et y prends toujours du plaisir, mais avec le temps, j'ai eu envie d'en faire quelque chose d'un peu plus consistant. J'ai réalisé que je suis souvent tentée de parler de science, de technologie, de ce que cela représente d'être une femme dans ce milieu très masculin, de mon expérience pendant mes études et mon travail.

La blogsphère est peuplée de gens talentueux qui ont trouvé leur voie, leur sujet et s'y tiennent. Je ne suis certes pas franchement mauvaise dans la chronique ou la photographie, mais si je me pose la question de ce que j'ai à partager de différent, c'est cela, justement.

30 ans. Scientifique. Femme.

Je ne l'ai jamais vraiment fait. Un peu par paresse, un peu pour ne pas mélanger mes identités réelle et virtuelle.

Créer un blog soigné dont je n'aurais pas à rougir devant un employeur potentiel, réfléchir à l'exactitude de mes notes, de mes sources, publier en deux langues, cela prend du temps. Ecrire sous impulsion et publier en relisant à peine, voilà ce que j'ai toujours fait. Mon travail me demandant de l'application et de la rigueur, internet a plutôt été un terrain de jeu, mais cela ne me satisfait plus. Alors pourquoi ne pas utiliser ce magnifique outil pour m'essayer à la vulgarisation scientifique et partager mon expérience?

Science, féminisme, écologie, lectures, vulgarisation. La ligne de ce blog n'est pas encore totalement définie et cela risque de prendre encore un peu de temps: j'ai aussi un doctorat sur le feu.